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La surdité professionnelle, un mal sournois

La surdité professionnelle, un mal sournois

À la suite d’une formation sur le bruit dispensée chez Honda Île-Perrot, monsieur Michel Haeck, 59 ans, technicien en mécanique, a révélé être atteint d’une surdité professionnelle. Il a accepté de me livrer son témoignage pour sensibiliser ses pairs à prévenir ce mal sournois.

Comment vous êtes-vous aperçu que vous deveniez sourd ?

Michel Haeck
J’ai dû consulter pour un autre problème de santé et c’est un médecin ORL qui, dès le début de l’entrevue, s’est rendu compte que j’avais une surdité.


« C’est en y repensant plus tard que j’ai réalisé que j’avais eu des symptômes avant, mais que je n’avais pas fait le lien. Et ce n’est pas facile à admettre non plus. »


 

Quelles sont les conséquences sur votre vie ?

Michel Haeck
Je faisais répéter souvent ma femme. Ça nous est arrivé de nous chicaner sur des malentendus. Ou bien on s’obstinait sur un mot que j’avais compris différemment de ce qu’elle avait dit…

Elle me dit que je ne comprends pas bien. Ce n’est pas que je ne comprends pas, c’est que je n’entends pas ou que j’entends mal. C’est très différent. Quand on n’est pas dans la même pièce, je n’entends pas bien ou tout simplement pas du tout. Ça lui est aussi arrivé de me dire : « Es-tu sourd ? »

Les soupers de famille sont plus difficiles. Quand je ne comprends pas, je peux faire répéter plus de trois fois. Parfois, je fais signe que oui même si je n’ai toujours pas compris pour éviter de faire répéter une fois de plus.

Est-ce qu’il y a des répercussions sur votre travail ?

Michel Haeck
C’est plus difficile de faire des diagnostics de problèmes avec les sons. Comme ma surdité est plus prononcée du côté gauche, j’ai parfois l’impression que les sons viennent du côté droit.

Je dois tourner la tête dans plusieurs directions pour m’assurer de quel côté viennent les sons. De plus, pour certaines problématiques, j’ai trouvé d’autres trucs. Entre autres, pour les problèmes de roulements de roues, je mets ma main dessus (sur l’essieu) et je sais qu’il y a un problème avec le type de vibrations.


« J’ai aussi besoin de demander l’aide de collègues pour certains troubles plus complexes. »


Comme il y a beaucoup de bruits ambiants, j’ai de la difficulté à entendre mes collègues parler dans l’atelier mécanique. Je ne prends pas de chance avec les nouveaux, je les avise dès le début que j’ai des problèmes et qu’il faut qu’ils soient en face de moi pour me parler, sinon, ça se peut que je ne les entende pas.

Avez-vous changé vos habitudes de travail ?

Michel Haeck
Je porte plus souvent des protecteurs auditifs. J’aurai bien aimé avoir votre formation sur la surdité professionnelle au début de ma carrière, j’aurais pu les porter bien avant. J’en parle aux jeunes techniciens aussi pour leur éviter la même chose qu’à moi. Ce n’est pas facile de vivre au quotidien, et on ne peut pas revenir en arrière.

Pour en savoir plus sur la surdité professionnelle, visitez notre section portant sur le bruit et la surdité professionnelle.

 

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